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LGBTQI+ Imam et gay, il ouvre un lieu de priere inclusif a Marseille

LGBTQI+ Imam et gay, il ouvre un lieu de priere inclusif a Marseille

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Connu comme le premier imam gay de France et porteur d’un islam ouvert i  propos des questions LGBTQ, Ludovic-Mohamed Zahed est sur le point d’ouvrir a Marseille 1 institut religieux ou “chacun.e vient tel ielle le souhaite”. Rencontre.

Marseille, troisieme arrondissement. Quartier classe le plus pauvre d’Europe en 2013 avec l’Observatoire des inegalites. Dans une toute petite rue qui restera anonyme, ou l’interphone est vide de nom, Ludovic-Mohamed Zahed a installe des tapis de prieres, un coran, des paravents, des coussins, dans une piece vitree qui donne sur un jardin. Cela le traverse d’un nullement decide, un plateau dans mon tour avec une theiere posee dessus et des petits gateau. Notre soleil meridional n’est pas encore couche, c’est ma fin du ramadan.

Dans moins d’un mois, son institut Calem ouvre au public, “Incha’Allah”. L’imam de 44 ans a une allure indefinissable, a la fois ferme et accueillante. On comprend vite qu’au lei§ons de une vie, il a du Realiser des choix qui l’ont construit, deconstruit et reconstruit. Il faut penser qu’il conjugue plusieurs identites, qu’il decrit sans effort : “Je suis un homme cisgenre d’apparence blanche, homosexuel, musulman, arabe, queer, seropositif”.

“J’ai du inventer la personne dans l’ensemble de ces oxymores theoriques”, ose le Franco-Algerien tout sourire. Ne a Alger issu d’une famille salafiste, Il semble Mohamed sur le passeport algerien, Ludovic sur le francais. Il grandit a Paris. A peine ses 8 bougies soufflees, il se requi?te ouvertement s’il est une fille ou un garcon. Son frere aine et le pere le tabassent jusqu’au sang, sous les yeux en larmes de sa maman. Au moment oi? l’adolescent annonce qu’il va renoncer a l’islam pour vivre sa sexualite, son oncle le menace de l’enterrer vivant. Cela quitte le nid familial une toute premiere fois, et enchaine les rencontres parisiennes. A 19 annees, il va i?tre teste positif au sida.

Homophobie + racisme

L’annee suivante, en 1997, il demenage a Marseille avec sa famille. “Toujours porte avec le lait et l’entraide”, il retrouve plusieurs associations “pour nos droits des homosexuels, la lutte contre le VIH. ”, mais il continue de subir des discriminations, “qu’elles soient islamophobes ou arabophobes”. Il ne s’y trouve plus. Soit Il semble face a l’homophobie, soit au racisme. “C’etait comme si j’avais le choix entre me couper le bras droit ou me couper le bras gauche”, affirme le docteur en sciences sociales. C’est la qu’il se penche sur la notion d’intersectionnalite. Il suit des etudes d’anthropologie jusqu’au doctorat, redige une these dans “les minorites sexuelles a l’avant-garde des mutations du rapport a l’islam de France” . En parallele, “tout naturellement”, l’homme se forme pour i?tre imam. “La spiritualite fera pleinement part de moi, mais je la veux rencontre ethnique inclusive, renouvelee, et decoloniale”.

“Manque une seule fois, au Coran, il n’est stipule que l’homosexualite reste condamnable.”

En 2012, il ouvre un mouvement de mosquee inclusive, a Paris, desormais geree avec deux jeunes filles imames, Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay Perso. En parallele, il fonde l’Institut Calem J’ai meme annee, dedie a la recherche et a la formation, “pour revisiter le Coran dans le respect des identites de chacun.e”. Il ne craint pas une seconde d’affirmer i  propos des plateaux tele (souvent etrangers) : “Pas une seule fois, dans le Coran, il n’est stipule que l’homosexualite reste condamnable”. Au final, d’apri?s Ludovic, “ce qui reste veritablement condamne, c’est ma violence, la domination, le viol, et claque de tromper l’autre”. Il fait remarquer, la main dans le livre sacre : “C’est d’ailleurs i  chaque fois entre des hommes, on ne cause jamais des femmes”, avant de pointer : “La violence systemique vient evidemment des hommes”. Caroline Costa, pasteure suisse, dit de lui qu’il est “avant-gardiste”, et meme “prophetique” : “Ce monsieur te prend le va parfois sa vie pour nous”.

“Premier Francais musulman gay a se marier”

Des la loi Taubira, Ludovic-Mohamed est fier d’etre “le premier musulman francais a epouser un nouvelle homme”, Cela reste sud-africain. En 2014 il decide de “rentrer a Marseille” ou vivent forcement ses parents, une ville qu’il adore et n’a nullement quittee depuis. “C’est bon nombre plus apaise avec mon pere, meme s’il s’fait du souci Afin de ma securite, ainsi, c’est normal”, pointe l’imam. Il lui pardonne “tout” sans douter un seul instant. “En temps de pi?te, face a la pauvrete endemique, quand les mecs ne savent plus qui ils seront, ils tapent i  propos des minorites.” En creant votre lieu de culte, un modele qui fonctionne davantage en Amerique du Nord ou en Afrique du sud, il veut permettre aux individus “qui subissent des discriminations croisees, intersectionnees” de degoter la paix. “Ici, on ne discrimine personne pour le apparence, chacun.e vient tel ielle le desire, voile.e ou les cheveux teints en bleu si ielle le aspire i .”

L’imam sait manier le verbe : “Cultiver votre diversite, se liberer du dogme, la religion est le reflet de des societes. ” Il publie en novembre 2020 a toutes les editions MaxMilo un ouvrage : “Le Coran et J’ai chair”. Dans ces pages, il revient via son histoire personnelle, rappelant que l’homosexualite est loin d’etre un choix : “Il faudrait etre fou pour selectionner d’etre homosexuel si l’on vient du milieu socioculturel d’ou je viens”. Si Ludovic-Mohamed rencontre Moussa Fone Fofana, un jeune Malien gay, refugie politique, ils decident de creer en janvier 2021 l’association RML, la premiere marseillaise qui vient en aide aux personnes LGBT en migration. En quelques semaines, l’association reunit environ 70 membres. Mais elle cherche toujours un local d’accueil, dans la deuxieme ville de France.

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